vendredi 16 septembre 2016

[Vancouver et sa région] Survoler les montagnes de la West Coast

S'il y a bien une chose que l'on remarque au premier coup d'oeil à Vancouver, c'est bien le cadre naturel tout à fait singulier de la ville. Océan, plaine, îles et montagnes, le tout concentré dans un mouchoir de poche de quelques kilomètres carrés! C'est un vrai kaléïdoscope de paysage accessible au voyageur qui fait une simple boucle autour de Vancouver. Toutefois il est un panorama qui se distingue clairement des autres, c'est bien le dernier de ces paysages, celui qui naît sur la rive Nord de la ville pour s'étirer jusqu'au Yukon : la chaîne de montagne de la West Coast.
Et s'il est bien un moyen imprenable de saisir toute la majesté de ces massifs, c'est de les survoler comme le font les aigles locaux.
Embarquement immédiat pour un vol de montagne!

Dans le centre ville de Vancouver, au pied de Canada Place, les hydravions décollent du Burrard Inlet entre Stanley Park et le Sea Bus. Pas besoin de compas pour savoir où l'on va, les montagnes sont bien visibles sur la rive opposée de l'hydrobase. Autant dire que le vol de montagne est quasi immédiat! Au milieu des yachts et des remorqueurs, le vieux De Havilland se fraye un chemin avant de lancer les pleins gaz.
Dans le rugissement du moteur, le clapottis des vagues s'entend à peine sur les flotteurs qui peinent à s'arracher de l'eau. Le nez en l'air qui tangue au grès des vaguelettes, l'avion se libère enfin de la gravité et monte doucement mais surement tandis que le vacarme mécanique passe du rugissement au ronronnement régulier et apaisant.

A peine le temps d'observer le grand et verdâtre Lion's Gate Bridge qui se confond avec l'eau, que la barre montagneuse se dresse devant nous. Grise en bas, verte en haut, on distingue nettement les zones urbaines qui s'étagent sur la montagne, et qui gagnent du terrain chaque année. Trop haute pour être franchie après la montée initiale, l'appareil effectue une boucle pour prendre l'altitude suffisante afin de la survoler. Quelques minutes d'observation panoramique de la ville plus tard, nous survolons les rues pentues de la riche agglomération de North Vancouver qui s'arrêtent brutalement aux portes de la forêt pluviale. Bienvenue dans les montagnes de la West Coast.



Ce qui frappe immédiatement les yeux du passager de l'air, c'est la disparition instantanée de toute forme d'habitation ou de construction de l'homme. Pas un village, pas un hameau, pas un pont qui enjambe une vallée. Seules quelques routes forestières rappellent que l'industrie du bois est passée par ici. La forêt prolifique grâce à un climat particulièrement humide, a créé un tapis de verdure dense et épais qui recouvre absolument toutes les pentes des montagnes, jusqu'au plus abruptes! Le sentiment de nature grandiose, immense, puissante est immédiat. La gigantisme du pays saute au yeux à seulement 5 minutes de vol de la ville.


Après 15mn de vol le petit avion monte doucement et quitte désormais les parages humides et boisés pour atteindre les zones plus élevées, donc plus fraîches, où les conditions climatiques sont moins favorables aux grandes forêts. Des groupes de petits sapins plus ou moins étendues s'éparpillent sur des montagnes au tempérament plus anguleux. Soudain, les parages deviennent plus hostiles.

La nature volcanique des montagnes explose soudain au détour d'un petit glacier. Les arrêtes déchiquetées, les petits cirques, les crevasses, créent un chaos infranchissable que seuls quelques randonneurs téméraires affrontent. Les traces de lave, les cratères, les éboulis de rocs gris souris ne laissent aucune place à la végétation, et seuls quelques lacs attendent désespérément la visite des rares animaux qui s'aventurent ici.


Quel décor théatral ! Faites de forets, de glacier, de prairies d'altitude, de lacs, les montages sont d'une variété incroyable, et offrent aux voyageurs un perpetuel ravissement.


Nous sommes en juin, le moment parfait pour survoler les montagnes. Le ciel translucide inonde le relief de lumière. Les neiges hivernales sont à demi fondues, les lacs sont à demi gelés, et les couleurs de l'été se dessinent sous la blancheur des restes de l'hiver. Le gris argent des rochers, le bleu saphir de lac, le bleu opalin des ruisseaux, le noir des fossiles géant de volcan, tous émergent et explosent dans le décor blanc mousseux qui fond à vue d'oeil. 

Dernier coup de théâtre, Garibaldi Lake ! Perché à une hauteur incroyable, on a peine à croire que ce mirage soit possible ! Encore plus bleu que du Curacao, l'immense tache azur découpe la montage entre glacier et foret. Pire encore, le lac se termine par un parapet presque vertical, tel un barrage naturel. On a littéralement l'impression que le lac flotte dans les airs, sous les glaces d'été qui le surplombent, tels des nuages figés éternellement dans le ciel. Voilà pourquoi on fait des milliers de kilomètres jusqu'ici. Pour surprendre le décor fantasque de la nature.

A 600 pieds du sol, l'observation du paysage qui défile sous vos pieds vous ôte tous sens du temps qui passe, et un coup d'oeil à l'horizon suffit à vous enlever tous repères. A tribord, aussi loin que le regard porte, les sommets se succèdent sans repis pour créer une dentelle qui tapisse la surface de la terre. Eblouissant. Ou sommes nous dans ce chaos de roches sans repères? Quelque part entre Vancouver et Whistler à 200km/h...


Et puis la civilisation reprend ses droits à la faveur d'une vallée qui s'élargit. Nous avons récupéré le cours d'eau le long duquel l'autoroute s'est construite, et l'on distingue les amoncellements de toits qui forment la station de Whistler. Les montagnes portent maintenant les traces de l'oeuvre humaine pour créer ce grand domaine skiable, tandis que les green émeraude et taillés au ciseaux dénotent des plaisirs anglo-saxons.


Quatre lacs bordent la ville de Whistler. En enfilade, ils se suivent et sont reliés entre eux par un petit cours d'eau.

Les deux premiers, Alpha et Nita, sont classiques aux couleurs teintes de verdure. Alta, le troisième, plus grand, est d'un bleu océan sombre et profond, tandis que le dernier, Green Lake, est surnaturel ! Plus vert que les terrains de golf qui l'entoure, plus émeraude que tous les lacs vus précédemment, il est aussi le plus grand. Surprise encore, l'avion s'incline à gauche et amorce une descente droit sur les eaux du lac !


En grand écran vu du cockpit, le vert intense inonde l'espace. Au ras des flots turquoises, l'hydravion arrondi et fait défiler sur la berge les maisons Hollywoodiennes avec les pieds dans l'eau avant de s'immobiliser dans un bouillon d'écume menthe à l'eau !

Welcome to Whistler Green Lake !



Comment survoler la West Coast jusqu'à Whistler :

  • Avec qui?
Une seule option : Harbour Air Seaplanes

  • Ou?
La compagnie décolle de Canada Place, en bas de Thurlow street, à 10 minutes des principaux hotels (Fairmont, Pinnacle...)

  • Quand? 
Deux fois par jour de Mai à fin Septembre. Un vol aller à 9h puis à 11h40. Deux vols retour à 12h30 et 19h. A noter que revenir en car est possible avec 3 compagnies qui reviennent toutes les heures sur Vancouver  (Epic rides, Greyhound, Pacific coach line). La route est superbe et  les deux heures de trajet ne sont pas perdues!

  • Combien?
202$ pour l'aller simple, le double pour l'aller-retour.
De 25$ à 50$ pour revenir en car.

Conseils Interline : les membres de compagnies aériennes ont accès à un tarif Stand-by! 50% sur le prix du billet si il reste de la place dans l'avion. L'appareil utilisé est généralement un Single Otter de 14 places, et il n'est pas rare que 3 sièges restent vides!
Venez la veille pour vous renseigner du nombre de places libres pour le vol de 9h, et si l'espace est suffisant pour votre petit groupe, venez le lendemain à 8h pour vous inscrire sur la liste stand-By. Si personnes n'achète les places vides, ce qui est fort probable sur cette destination principalement touristique, vous serez confirmé 15mn avant le décollage! N'oubliez pas votre badge de PNT ou PNC...

1 commentaire:

  1. Bonsoir Guillaume, merci pour tous tes conseils qui m'ont permis de profiter d'une journée extraordinaire avec mon fils lors d'une escale à Vancouver.
    Et surtout un grand merci pour ton accueil et ton amabilité : un vrai ambassadeur de la France a l'étranger !
    Bon vent pour la suite de vos aventures.

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