Transsibérien

20-09-15 Jour#67 - Russie > Mongolie
Levés à l'aube pour prendre le bus qui nous mènera en 12h jusqu'en Mongolie. Nous aurions pu passer la frontière Russo-Mongole dans le Transmongolien, mais nous avons choisi l'option la plus économique en temps et en budget.
Sur le parking, nous chargeons nos bagages dans les soutes du bus au milieu des boîtes de gâteaux, des pots à lait, des piles de draps, des caddies... que les Mongoles vont vendre au pays.
7h30, le bus de 50 places à la déco asiatique complet, nous quittons la gare routière d'Oulan Oude.
Très rapidement, le paysage change. A peine sortie de la ville, les forêts se dispersent jusqu'à ce que les arbres disparaissent. Ce sont désormais des collines arides, avec juste quelques villages perdus que nous croisons.
Arrivés à la frontière, nous commençons à prendre notre mal en patience : d'abord un premier rapide contrôle à bord du bus. Puis les 50 passagers descendent pour passer les bureaux de contrôle de la douane de sortie du pays, ça y est nous quittons la Russie! Nous remontons dans le bus juste pour rouler quelques mètres, puis tout le monde redescend pour passer la douane d'entrée sur le territoire Mongole! Temps des opérations 2h30, contre minimum 6h si nous avions pris le train! Nous nous consolons ainsi!

Retrouvez la suite du trajet dans le carnet de route Mongolie.

19-09-15 Jour#66 - Retour à Ulan Ude
Après un levé tranquille nous reprenons la route vers Ulan Ude tout en faisant quelques arrêts-photos que nous n'avions pas fait jeudi, à l'aller. Cette rive du lac Baïkal est vraiment sauvage, les camions chargés de bois sont plus nombreux que les voitures de particuliers.

Nous ne croisons que quelques rares locaux qui s'arrêtent déposer des offrandes sur l'arbre totem chamanique. Cigarettes, pièces de monnaie, nourriture, s'accumulent ici, pour le plus grand bonheur des rongeurs !
Une dernière fois, nous admirons le lac, seuls sur le rivage, nous restons un long moment devant la puissante étendue silencieuse.
Nous rendons le 4x4 au loueur en début de soirée et retournons dans notre auberge, rue Lenina, l'énième rue au célèbre nom où nous croisons une nouvelle fois la statue de l'illustre personnage. Celle-ci, en bronze, qui trône sur la place principale, est encore plus démesurée par rapport à toutes celles vues précédemment puisque c'est une tête de 9m de diamètre !

18-09-15 Jour#65 - Vallée de Bargouzine
Un calme immense règne dans la petite maison et aux environs, nous ne pouvions pas rêver mieux pour passer une bonne nuit. Le poêle à bois nous a gardé au chaud toute la nuit avec une quantité ridicule de bois, quelle efficacité ! 
Au départ, nous faisons signe au mari pêcheur qui referme le portail juste derrière nous et prenons la route vers le nord, en direction de la vallée de Bargouzine.
Pendant 1h30, nous roulons sur une piste terreuse à travers les bois, le long du fleuve. 
Arrivé au village de Bargouzine, tout aussi marron que Oust Bargouzine, la piste se réduit à un sentier caillouteux, qui s'ouvre subitement sur cette large vallée constituée de prairies, de lacs, et encadrée par de majestueuses chaîne de montagne.
Et ce panorama, tout aussi saisissant, s'admire encore mieux quand nous atteignons le village idyllique de Souvo.

Malgré de fortes bourrasques de vent, le soleil qui illumine la vallée ce jour nous rend le paysage encore plus époustouflant. La vallée est si grande qu'elle se poursuit bien au delà de l'horizon. Chevaux et vaches en liberté, pas de goudron, seulement 1 voiture et 1 moto de garées dans le village, on se croirait dans un de ces déserts de l'ouest américain.


Notre pique nique en haut d'une formation rocheuse nous donne une agréable et reposante vue d'ensemble.
Fin de journée, nous reprenons la route vers Oust Bargouzine. Nous arrivons juste à temps chez Tatiana pour admirer le coucher du soleil sur les rives du lac.




17-09-15 jour#64 - Ulan Ude > Oust Bargouzine
Départ tranquille après les heures de pointe pour la rive orientale du lac.
Notre Nissan Terrano à boite automatique file sur la route impeccable à travers les forêts interminables. Arrivés à Turka, le lac ré apparaît, nous garons la voiture à 3m de la berge, au milieu des vaches. Personne, juste le vent qui souffle et chasse les nuages, laissant apparaître un beau ciel bleu. De cette contemplation découle une envie de sieste que nous acceptons sans rechigner.
La route goudronnée pour Oust Bargouzine change quelques kilomètres plus loin, pour une piste de terre! Pas de problème, nous avons pris un SUV justement pour ca. Nous roulons sur les bords du lac jusqu'à destination. Oust Bargouzine, gros bourg marron foncé, s'enfonce dans la nuit. Les routes de terre sont marrons, les maisons sont marrons, les visages burinés par la nature sont marrons... Personne dans la maison qui est censée héberger une pension, nous errons dans la ville où les ombres marchent dans nos phares. Demandons en langue des signes à un commerce, qui passe un coup de fil... 10mn plus tard, Tatiana nous lance un feu dans le poêle d'une petite maison de pêcheurs. La sexagénaire est toute heureuse de s'occuper de nous tandis que son mari bourru revient d'une journée en mer. On ne se comprend pas, mais le courant passe bien, tant mieux!

16-09-15 Jour#63 - Irkoutsk > Ulan Ude
Levé aux aurores pour prendre le train de 08h35. La ville s'éveille doucement, laissant apparaître ses maisons de bois joliment ouvragées. Il y a indéniablement un petit charme discret qui règne dans ses calmes ruelles d'Irkoutsk! 
Le trajet d'aujourd'hui s'effectuera de jour, nous voyageons donc en 3e classe, la fameuse Platskart. La Platskart, ou couchette dure, constitue la solution économique pour voyager sur les trains longues distances. Contre un reniement du confort et de l'intimité, vous pouvez traverser la Russie pour le prix d'un Paris - Lyon un 15 août! 
Comment c'est? Alors factuellement c'est un wagon de 9 compartiments, de 4 couchettes, sans portes. De l'autre coté de l'allée centrale, deux autres couchettes sont collées sur leur longueur à la fenêtre. Concrètement, c'est comme voyager dans un TER avec 54 personnes assises dans le wagon, et qui s'allongerai ensuite sur les banquettes, et ce pendant plusieurs jours d'affilés! Selon votre trajet bien sur.
Nous sommes presque seuls aujourd'hui, et une Lyonnaise grande voyageuse est assise à quelques mètres de nous. Après un brin de conversation, chacun tombe dans la contemplation du paysage. Les villages aux maisons de bois infiniment petites cèdent peu à peu la place à de grandes forêts. Les premiers frimas ont fait roussir les feuillus qui détonnent parmi les verdatres conifères. L'automne s'installe doucement.
Le lac apparaît doucement entre les collines, pour se dévoiler en grand à Koultouk. On regarde vers l'horizon sans y voir le moindre signe de terre. C'est une immensité plate à l'allure huileuse sous ces nuages laiteux. Pas une vague, pas un bateau pour rider sa surface, ce matin le lac est serein.
Le trajet s'effectue silencieusement pendant que les vagues viennent presque lécher les rails. De solitaires pêcheurs sont là, entre les voies et l'eau, à défier le vent sous leur pancho pendant qu'ils attendent le poisson. Nous perdons de vue le lac et arrivons à Ulan Ude, étape du jour. Nous récupérons notre 4x4 loué à une agence locale pour l'excursion de demain et dormons en auberge de jeunesse.

15-09-15 Jour#62 - Olkhon > Irkoutsk
Départ de l'île sous un temps nuageux mais dégagé de fumée aujourd'hui. La pluie a versé toute la nuit des torrents, les incendies semblent éteints. Le bus complet nous embarque en dernier avec 10 touristes pour deux locaux! Nous roulons à tombeaux ouverts sur la piste bosselée, c'est un calvaire pour la mécanique mais pour les passagers également, quelle brute ce conducteur! Avec toutes ces vibrations, je perçois que la tong d'Alex a très bien pu se faufiler parmi les sacs pour tomber sur les 45km qui nous séparent du bac. A chaque passage de fortes vibrations je me retourne donc pour observer attentivement la piste. 45km... C est impossible... A moins que... Après tout nous sommes à Olkhon, l'île des chamans... A 65km/h au milieu des graviers je distingue une forme familière, mais trop tard nous sommes déjà passés au dessus à toute allure. Tant pis, je hurle au chauffeur de s'arrêter immédiatement, ce qu'il fait avec des yeux ronds tandis que tous les passagers s'affolent. A peine bondis hors du bus, je cours dans le nuage de poussière vers l'objet qui n'est autre que... La tong d'Alex! Hourras et bravo m'attendent dans le bus tandis que le chauffeur énervé me referme la porte du bus sur moi! 
Pour nous punir certainement de cet excès de folie, les 5h de trajet retour se feront sans une seule pause pipi. Les passagères grimaçantes se concentrent sur leurs vessies dans un silence abbatial. C'est long... Très long...

14-09-15 Jour#61 - Journée tempête et brouillard
Nuit étrange qui laisse place à un jour tout aussi mystérieux. Vers 1h du matin, Alex est réveillée par une voix d'homme. C est un chant lancinant entrecoupé de bruit sourd. Dans la nuit, impossible de distinguer d'où cela vient, elle enregistre alors la chose pendant 2mn. Une fois réveillé, l'enregistrement est bien là, mais rien n'est audible! Bizarre... Une fois les rideaux ouverts, vision cauchemardesque! Le vent a tourné, la fumée des incendies inonde l'atmosphère de Khoujir qui est désormais noyé dans un épais brouillard à l'odeur acre de la forêt qui se meurt.
Nous partons voir le coté nord de la ville, qui dispose d'une immense plage de sable légèrement incurvé. Le vent a forci, nous marchons sur la grève avec peu de visibilité. Le ressac des vagues, les mouettes, le brouillard, le vent glacial, on se croirait à Berck sur mer en Novembre! Quel contraste avec hier.

Nous approchons le rocher du Chaman, fameux bloc de pierre s'avançant dans le lac, dont les puissantes énergies en font l'un des lieux sacrés pour les animistes locaux. Les totems placés la sont recouverts de tissus multicolores volants au vent, les vagues s'écrasent sur les rochers, la fumée remplie l'air et le froid pénètre les os des quelques visiteurs présents. Les éléments se déchainent, les dieux sont fachés ce jour... Pour compléter sa colère, la nature déclenche une violente averse en soirée, ce qui éteint les incendies. Quelle journée !

13-09-15 Jour#60 - Journée pêche sur le Baïkal
La journée est exceptionnellement bleue. Nous sommes ravis de monter dans le vieux camion 4x4 UAZ avec Vladimir, notre guide pêcheur. Avec Viktor et Ufa qui se joignent à nous, nous filons vers la côte Est de l'île. Le petit camion crapahute doucement mais surement sur les coteaux herbeux qui offrent de superbes vues sur la petite mer, puis s'enfonce dans la forêt au centre de l'île. Très escarpée, cette partie de l'île est inhabitée, seules quelques vaches vagabondent auprès d'un lac asseché suite à des secousses sismiques! Après avoir serpenté entre deux montagnes, nous arrivons sur un plat en forme de triangle dont la base se termine en plage de galet. Le lac Baïkal est là, dans sa partie la plus vaste. Sans horizon que l'eau, on distingue à peine les montagnes sur la rives d'en face, à 45km de là...
C'est calme et majestueux. Embarqués dans une barque à moteur métallique, nous voila partis sur les eaux translucides du lac. On distingue parfaitement le fond tantôt rocheux, tantôt sablonneux, pendant que nous longeons les falaises abruptes de l'île qui plongent dans les eaux du lac. Nous comprenons à quoi servent les tasses en plastique à bord, quand Vladimir pris d'une petite soif plonge la tasse dans le lac pour se déshaltérer très naturellement! Il nous invite à faire de même, l'eau n'a aucun goût, aucune odeur, aucune particules flottantes, on verra ce qu'en disent nos intestins ce soir !
Les cannes lancées, la partie de pêche sur le lac Baïkal commence! Vladimir ouvre le bal en sortant immédiatement un poisson. Viktor le suit de près tandis que j'attends la première touche... Pendant 90mn! L'attente n'est toutefois pas désagréable dans ce somptueux paysage. Seul un lointain bateau croise sur le lac, le reste n'est que liquide bleu et atmosphère tout aussi bleue. Ils ont tous deux 5 ou 6 prises à leur actif quand j'ouvre seulement mon compteur. C'est alors mon tour de contribuer à la bourriche et je sors 6 prises coup sur coup. Revenus sur la berges, Vladimir prépare le poisson pour le repas. Crus, en soupe, grillés, nous dégustons notre pêche face au lac, c'est délicieux.

A quelques brasses des berges, les phoques jouent entre eux, nous distinguons aisément leurs petites têtes noires et rondes sur la surface lisse du lac qui s'endort avec le soleil couchant. Nous quittons avec regrets les rives pour rentrer avec le minibus qui, fatigué de la journée, prend feu en arrivant au village! Plus de peur que de mal, les flammes s'éteignent dès le moteur coupé, quelle journée!

12-09-15 Jour#59 - Journée plage
Avons changé de chambre hier soir, la nouvelle dispose d'une baie vitrée donnant sur le lac, sympa! Après les efforts d'hier, aujourd'hui sera une journée détente. Le soleil est radieux, cela incite à la grasse matinée, que nous terminons en partant sur la plage. Sur la grêve de sable, nous contemplons le paysage et nous restaurons tout en surveillant les chiens qui viennent musarder les miettes de sandwichs. Les jambes dans les eaux du lac, nous n'irons pas plus loin, le froid est vif, et le russe qui se baigne à 50m de là n'est pas resté bien longtemps dans l'eau d'ailleurs! Sur la rive opposée, des incendies consument la forêt, sans que nous y voyons un quelconque camion de pompiers ou un bombardier d'eau.
Remontons vers le petit port de Khoujir, moitié quasi abandonné, les épaves échouées rappellent que la pêche devait faire vivre nombre de familles ici. La journée s'étire lentement, troublée seulement par le bruit d'un vieux side-car qui soulève un nuage de poussière, par les aboiements d'un chien, par la course d'un enfant qui file d'une petite maison en bois vers une autre petite maison en bois... Le coucher de soleil est magnifique, les couleurs sont somptueuses, et les reflets changeant dans les nuages sont un vrai festival de fresques. On se croirait dans un tableau Italien de la Renaissance, c'est de toute beauté.
Posant la question à l'accueil de chez Nikita, on nous répond que le chauffeur de bus de l'aller a trouvé non pas deux mais une tong ! Mince ! Nous passons quand même la récupérer au cas où!

11-09-15 Jour#58 - Journée expédition
Première nuit correcte chez Nikita, malgré une coupure de courant de 2h qui nous donne l'occasion d'etrenner nos bougies. Petit dej porridge, oeufs et pancakes pour commencer, cela nous donnera des forces pour cette journée randonnée. Avec Audrey, rencontrée la veille, nous louons des vélos et achetons une carte pour explorer les environs de Khougir. Avec des provisions et une boussole, nous pédalons pendant 1h30 à travers les bois et les grandes étendues d'herbes rases.

Nos 3 vélos dans ce paysage paraîssent microscopiques, d'autant plus que nous ne croisons que quelques rares voitures. Arrivés dans le second village de bois, Khalai, rien d'autre que la poussière virevoltante qui trouble l'immobilité des lieux. Deux femmes emmitouflées apparaissent furtivement et nous permettent de dire que les lieux sont habités. Difficile de s'imaginer cette vie d'îlien ici, dans cette rude nature qui doit être si austère les longs hivers. Nous bifurquons à droite après les dernières maisons pour continuer à pied dans l'épaisse forêt qui domine le centre de l'île afin d'atteindre la côte Est. Après un pique nique dans une jolie clairière, nous constatons que nous ne sommes finalement pas sur le bon chemin. Sans balisages, nous poursuivons à la boussole dans les fourrés. La progression est lente et difficile, et nous marchons plusieurs heures pour retrouver le sentier. Il est désormais trop tard pour aller jusqu'au point de vue et nous faisons demi tour pour rentrer avant la nuit. Peine perdue, nos muscles fatigués par 5h de rando ne devancent pas la nuit qui arrive rapidement. Au milieu du chemin, nous arrêtons une improbable voiture pour faire rentrer Alex, qui aura la mission de prévenir le loueur de vélo de notre retard, et de nous réserver de la soupe! La fin du parcours se fait sous une nuit sans lune, mais bien ventée! Une petite lampe emportée fortuitement nous donne avec Audrey de quoi nous signaler et voir à la dernière seconde les obstacles. Nous rentrons sans encombres, sous les yeux des chiens errants qui divaguent dans le noir, et reposons nos cuisses devant un plat bien mérité!

10-09-15 Jour#57 - Arrivée à Olkhon
Départ à 10h, direction l'île d'Olkhon. Le mini bus de 15 places est complet de touristes, nous qui pensions que la basse saison avait commencé... Une fois nos sacs jetés en boule sur la galerie du van, nous prenons la route pour 6h de trajet. La nature change peu à peu, les champs et les forêts cèdent la place à de grandes plaines d'herbes. Après 3h de route en direction du lac Baïkal, nous arrivons à l'embarquement du bac sur lequel nous ferons la traversée de quelques centaines de mètres avant d'atteindre la rive de l'île.

Le paysage, valonné et très aride nous donne une impression de désert malgré l'eau qui nous entoure. Une fois sur l'île,  le van s'élance sur la seule piste sablonneuse et cabossée, il reste autant de temps de route à effectuer avant d'atteindre Khoujir, le principal village de l'île. L'auberge la plus connue est tenue par un certain Nikita. Nous nous y rendrons en seconde option. Avant, nous tentons notre chance auprès d'Olga. Une chambre spartiate avec des lits simples est disponible, seulement, les toilettes et la douche froide sont au bout du jardin... La température est passée sous les 10 degrés, après ces derniers jours de train nous préférons nous rendre à la pension de Nikita et disposer de son installation d'eau chaude disponible dans toute sa pension de 100 places. Le soir, je constate la première perte du voyage : une paire de tongues manque à l'appel, disparues pendant les 6h de van...

09-09-15 Jour#56 - Km 4297
C'est le panneau que j'aperçois ce matin au réveil, il indique la distance depuis Moscou. Les passagers sont discrets aujourd'hui, chacun reste dans son compartiment porte fermée. Mamie Cocker a dû descendre cette nuit à Krasnoiarsk car je ne sens plus son odeur. Le paysage change un peu. Les forêts de bouleaux interminable laissent la place à de grands champs labourés. Les villages se rapprochent et de nombreuses scieries témoignent de l'activité principale de la région. A Zima, le paysage change encore, d'immenses étendues d'herbe séparent les forêts de bouleaux. Le temps est magnifique. Le soleil illumine les arbres de la Taïga d'une chaude lumière. Les grillons crissent sous les fenêtres du train qui roule lentement par endroit, c'est un regal pour les sens.

Nous sommes presque un peu triste de quitter cette atmosphère bucolique quand nous descendons du train à Irkoutsk en fin de journée.

08-09-15 Jour#55 - Journée à bord du train
La nuit se passe plutôt bien finalement. Le chien n'aboie pas et notre colloc ne se lève que deux fois dans la nuit pour garder un taux d'alcoolemie stable. La journée s'écoule tranquillement à bord.

Dehors, d'interminables forêts de bouleaux s'étirent, entrecoupées ça et là d'un marais, d'une prairie, d'un hameau... c'est sauvage et brute, la nature y est reine et le bois est omniprésent. Les maisons sont en bois, le chauffage se fait au bois, les villages sont entourés de bois. Le rythme du train se prend facilement : on boit du thé, on regarde le paysage défiler pendant des heures, on descend du train quand on s'arrête aux gares plus de 5mn pour se dégourdir les jambes.


07-09-15 Jour#54 - Journée Tiumen et départ pour 48h de train 
9h, nous descendons du train pour une balade dans Tiumen afin de voir la ville et de retirer du liquide à notre banque qui a ici un guichet. Les maisons traditionnelles en bois sont émouvantes, toutes tordues, sans étage, elles sont dentellées et colorées avec soin par leurs habitants. Quel rude hiver ils doivent passer là-dedans... le centre ville n'a malheureusement rien d'intéressant, nous nous ravitaillons en vivres et repartons au train.
A 17h, nous découvrons notre wagon. Il est vieux, l'intérieur est totalement usé, ca grouille de passagers de toutes origines qui vous dévisagent et le pire reste à venir... Notre compartiment est voisin des toilettes, la pire place, nous partageons l'espace avec un monsieur fort amateur de biere russe, ca empeste l'alcool quand il rentre... pour couronner le tout, la voisine d'à côté voyage avec son cocker qui pue le chien de maison de retraite... un voyage de 50h commence jusqu'à Irkoutsk!

06-09-15 Jour#53 - Journée repos et départ de Perm 
Aujourd'hui pas de réveil, nous nous levons tranquillement pour profiter d'un bon matelas et d'une douche avant de passer 3 nuits dans le train. Nous profitons de la machine à laver de l'auberge de jeunesse d'à côté pour laver des affaires. La journée est nuageuse, nous partons au marché faire des provisions en salades préparées succulentes! Les vendeuses nous font tout goûter, elles sont adorables. Nous passons l'apres midi confortablement installés dans les fauteuils club d'un bar lounge en sirotant du thé.

A 21h, nous montons dans le train, bonne surprise seul un quadragenaire discret est là, bouquinant en silence. Mauvaise surprise lumière éteinte, il ronfle comme un avion ! La nuit démarre difficilement il couvre presque le bruit du train ! Je me mets à siffler dans le compartiment, Alex éclate de rire, mais ca marche ! Enfin, ca marche 4mn et il faut recommencer... du vrai Louis de Funes !




05-09-15 Jour#52 : Visite de la grotte de glace de Koungour
12h, direction la gare routière pour prendre un bus qui nous mènera après 2h de trajet à Koungour, pour y visiter la grotte de glace.

Après 2 tramways, 2 minis vans qui datent des années 80 et un peu de marche, nous voici enfin arrivés au site pour la visite de 16h.
L'immense réseau de tunnels s'étend sur plus de 5km, mais nous n'en visiterons qu'1,5km.
Accompagnés de notre guide nous pénétrons dans un réseau de salles de granite grises aux parois déchiquetées, on se croirait sur la lune ! Là dessous, la température descend sous les zéro degré, couvrant la roche de glace et saisissant le visiteur ! Avec la pénombre omniprésente, cela accentue l'impression d'être dans une caverne mystique !
De retour à Perm en fin de journée nous décidons de nous rendre à la gare ferrovière pour échanger l'un de nos trajet de Transsibérien.
Après quelques mots russes, plusieurs gestes avec les mains et nos plus jolis sourires nous obtenons de nouveaux billets tamponnés du chemin de fer Russe.
Toutefois, 2 jeunes filles russes juste derrière nous dans la file, nous proposent leur aide, dans un anglais parfait, pour vérifier que notre commande initiale correspond bien à ce que nous venons d'obtenir.
Pour les remercier et faire leur connaissance, nous leur payons un thé dans l'un des bars branchés de la ville où un saxophoniste reprenait quelques tubes français.

04-09-15 Jour#51 - Nijni > Perm
Contrairement à la nuit précédente, celle-ci est plus longue : heure d'arrivée prévue à Perm, 15h30 heure locale.
Cela nous permet donc de dormir un peu plus longtemps dans notre wagon tout confort et surtout de commencer à apprécier de voir le paysage changer. Les chaudes couleurs de l'automne sur les feuilles des bouleaux, les petits villages de maisons en bois, c'est reposant.
Nous arrivons à Perm et nous rendons dans un hôtel repéré dans le guide pour y loger les 2 prochaines nuits. Puis nous partons faire un tour de ville. Balade et pique-nique ensoleillé au bord de la Kama, fleuve démesurément large, caractéristique de l'immensité du territoire russe.
Puis, nous rejoignons le centre-ville avec ses grandes artères qui forment un damier. En les parcourant, on y croise de nombreux bâtiments en béton de la période soviétique, dont l'indéboulonnable statue de Lénine.
Après s'être renseigné sur notre excursion de demain à la grotte de glace de Koungour nous rentrons à l'hôtel.

03-09-15 Jour#50 - Première nuit à bord du train
Nous sommes vraiment surpris ! L'aménagement du transsibérien est tout neuf, les équipement sont sobres et impeccables. Les lits sont équipés de matelas épais avec du linge tout propre, de prises d'écouteurs et d'un écran de TV ! Et nous ne sommes qu'en 2e classe! Dans notre compartiment, deux hommes sont déjà attablés côte à côte sur une banquette. Le plus âgé comprend que nous sommes novices et nous montre tout ce qu'il y a à savoir, en russe bien sûr ! Ouverture de la banquette du bas pour ranger nos sacs dessous, déploiement de l'échelle escamotable pour monter dans le lit du dessus, rangement intégré dans les dossiers, paquet pique-nique individuel où nous attendent sandwich, eau et dessert... 3mn de cours intensifs plus tard nous sommes prêt à prendre le rail ! La nuit se passe dans le ronronnement du train, avec nos deux voisins aussi bruyant que des huîtres, c'est calme. Réveil à 6h pour descendre à 7h du train à Nijni Novgorod. Les bus poussiéreux sont bondés et nous trouvons difficilement celui qui nous amènera au centre ville. Apres avoir été aidé par des locaux, nous arrivons dans le centre où bien sûr tout est encore fermé! Sauf les supérettes 24/24, et un café type starbucks qui nous ravitaille en boisson chaude. Nous prenons le petit déjeuner au bord du kremlin avec une magnifique vue sur la Volga. La journée s'écoule doucement dans le centre ville assoupi en ce début septembre, et nous reprenons le chemin de la gare en fin de journée. A 23h, notre train pour Perm part...

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