jeudi 15 décembre 2016

États-Unis, 1ère partie : De Vancouver à San Francisco

Les États-Unis, le pays continent aux mythiques voyages ! La route 66 et ses canyons, la côte ouest et ses plages pleines de vagues et de surfeurs, les parcs somptueux des Rocheuses, le midwest avec ses plaines infinies et ses cowboys, le jazz et le blues de la Nouvelle Orleans... comment choisir sa destination dans un pays aux milles visages qui a façonné une grande partie de la culture occidentale ce dernier demi siècle ?
Il nous reste un gros mois et demi avant que nous touchions la terre d'Europe, et il nous faut gérer avec doigté les paramètres de voyage à venir.

Après 9000km de road trip dans l'ouest canadien, nous cherchons à voyager tranquillement.
Notre bourse n'est pas extensible et le dollar est maintenant presque à 1euro.
L'hiver arrive inexorablement et va s'installer dans l'hémisphère nord d'ici quelques semaines...
Enfin nous sommes en pleine période d'élection présidentielle et le pays est en ébullition face aux deux zigotos en lice pour la maison blanche.
En synthèse nous voulons voyager tranquille et pas cher, pour voir le pays sans avoir à supporter les débats présidentiels.

Et bien nous traverserons les USA assis et sans s'arrêter. Ou presque ! Juste pour changer de train en fait!

Le site de la compagnie nationale Amtrak est très bien fait et nous permet de consulter les trajets facilement au départ du nord ouest des États-Unis. Après s'être renseigné sur le très bien fait seat61.com, rédigé par un passionné de train, nous choisissons de prendre les deux plus beaux trajets du pays.
Le Coastal Starlight jusqu'à San Francisco et le California Zephyr jusqu'à Chicago.
Première surprise de taille : le prix ! Au pays des compagnies aériennes, le coût du chemin de fer est dérisoir lorsque l'on voyage en classe Coach Seat, les gros sièges inclinables. Comparé au bus, c'est le même prix et vous avez plus de place, aucun changement, une voiture bar, et une vue incroyable sur les paysages.





Adieu Vancouverite

Nous partons ainsi de Vancouver un vendredi matin, déposés par la collègue d'Alex qui nous aura rendu service jusqu'à la gare routière. Une chic fille. Le trajet jusqu'à Seattle s'effectue sans rien à noter, même lors du passage de la douane US, d'habitude si intéressée par mon profil... La compagnie de bus Bolt est très correcte et propose des prix défiant toute concurrence pour ceux qui s'y prennent à l'avance, jusqu'à 1 $ le billet Vancouver - Seattle ! A retenir.


Escale à Seattle, WA

À Seatlle, Geoff, rencontré il y a 4 mois dans une Taqueria de Vancouver, nous héberge. Sympa, ce trentenaire qui vient du Massachusetts, nous fait découvrir un quartier animé de la ville, où les drogués jouent ou dansent au son de la guitare électrique, héritage de Jimmy Hendrix, natif de la ville. C'est comme East Hastings à Vancouver, mais avec de la musique. Les Américains savent se divertir dans toutes les conditions...


Welcome aboard the Amtrak !

Le lendemain matin nous partons juste après l'aube pour la gare. Perdue entre le quartier Chinois et le downtown, l'édifice carré de belle taille est noyé au milieu des ponts, des tours et du stade. À l'intérieur, une grande salle presque vide, avec quelques bancs et 30 personnes qui attendent religieusement. Voilà pourquoi on aime les trains. Pour cette absence absolue de stress. Un guichetier nous griffonne un papier avec le numéro de notre voiture, et les énormes wagons se présentent sur le quai. L'aspect extérieur tout métallique, sur deux étages, l'entrée au niveau du sol, ce sont des monstres comparés à nos trains européens ! L'hôtesse nous attribue nos sièges et nous nous installons confortablement. Deuxième surprise : le dossier s'incline à 60 degrés et un repose pied se relève dans le prolongement de l'assise. On peut s'allonger et dormir très correctement, cela tombe bien nous allons passer une nuit dans le train avant d'arriver à San Francisco demain à 8h !

En se dirigeant vers le wagon bar, nous tombons sur la 3e bonne surprise, l'auto vision. L'étage supérieur du wagon bar est en fait une voiture panoramique équipée de baie vitrée avec sièges pivotant à 360 degrés. C'est tout simplement génial, puisque vous pouvez observer le paysage, votre verre sur une petite tablette, comme si vous étiez en croisière.
Nous ne nous privons pas et installons nos quartiers ici pour la journée.



Les paysages de l'état de Washington défilent doucement. Nous longeons l'Océan Pacifique parsemé d'îlot côtier par endroit. Les bateaux et les ponts jouent à cache cache dans les brumes, tandis que les belles villas les pieds dans l'eau s'éveillent doucement. Derrière nous, d'immenses montagnes enneigées parsèment l'horizon, comme de gros cônes de meringue qui se détachent dans le ciel bleu.




Nous faisons halte à Portland, Oregon. Nous descendons du train qui stationne 30mn en gare pour explorer les environs. Misère et errance noire américaine nous accueillent pendant notre courte balade à pied. L'Amérique du nord marginalise à grande échelle.
De retour dans le train, nous traversons les paysages de l'Oregon. De grandes plaines agricoles sont traversées par d'innombrables rivières qui irriguent un paysage d'un verdure incroyable. Parfois les champs font place à des colinnes boisées de pins immenses qui forment les fameuses forêts de l'Oregon qui s'étendent jusqu'au plages, comme à Tofino.
La nuit tombe sur le train qui s'engouffre parmi les bosquets d'arbres denses. Nous regagnons nos sièges, demain nous serons en Californie.

La Californie

Dimanche matin, nous ouvrons les yeux alors que nous sommes arrêtés en gare. Des palmiers sur les quais, un ciel pur avec le soleil pour seul compagnon !
Le train longe longuement le Pacifique, les roues presque dans l'eau, avant de nous déposer à Emeryville, d'où un bus fait la navette jusqu'au centre ville de San Francisco, perché au nord de sa petite péninsule. 


Balade dans San Francisco

Arrivés au Fisherman Wharf, nous marchons avec nos gros sacs dans les rues vides. C'est le jour du seigneur dans l'une des plus grandes mégalopoles du pays, et il n'y a personne, juste un légère douceur de vivre dans la douce chaleur de cette fin octobre.
Nous changeons nos derniers dollars Canadiens proche de la Market Street, sorte de grand Champs Elysées plat, parsemé de multiples tram vintage. Toujours personne à 10h du matin! Est ce la fin du monde, ou des Etats-Unis au moins ?
Nous partons pour la plage en prenant le bus dans le Tenderloin District, le ghetto du centre ville, juste séparé d'une rue de la Market street. Indéfinissable, la condition inhumaine de ces afro américains glace le sang. Non seulement parce que vous avez de l'empathie pour ces hommes, mais aussi parce que vous y ressentez une insécurité extrême. Toutes les brochures de la ville déconseillent formellement de s'y rendre... toutefois ce dimanche matin les locaux dorment toujours sur les trottoirs sous l'effet des drogues de la veille...
La plage à l'ouest de la ville, Ocean Beach, est immense, et nous déjeunons tranquillement à regarder les entraînement de frisbee, véritable sport pris très au sérieux ici. Au loin les gros porte container s'engouffre dans l'étroit goulot de la baie de san Francisco dont nous ne distinguons pas le pont de notre endroit.


Puis, nous flanons dans un grand parc arboré semblable au bois de Vincennes. Des terrains de foot, de polo, des serres, des jardins, et mêmes des lacs pour l'entraînement à la pêche à la mouche, ou des profs Chinois apprennent aux retraités americains comment foueter l'air avec élégance. Improbable Californie.


Ce soir nous faisons du couch surfing chez Jack. Dans un superbe appartement à deux pas des Painted Ladies, ce trentenaire dans la HighTech nous reçoit comme des ambassadeurs. Poulet et risotto, vins, dégustation de chocolat noir et de Whisky. Nous discutons voyage, musique, art, ce type est d'une accessibilité et d'une générosité assez impressionnante, tout en étant particulièrement cultivé. Soit il est témoin de Jehovah, soit il perfectionne sa PNL, soit c'est l'air de San Francisco ? Nous préférons penser que c'est la dernière option et passons une soirée de loin la plus agréable depuis des semaines.
Lundi matin, nous nous réveillons chez Jack et partageons le petit dej avec lui. Il a déjà commencé à traiter ses email depuis chez lui, et nous discutons pâtisserie avant qu'il parte au boulot en nous laissant les clés.
Nous partons visiter Haigh Hasbury, le Castro, et les superbes  maisons en bois qui recouvrent les collines de la ville. C'est tout simplement superbe. L'architecture est d'un goût exquis, mêlant les couleurs de l'Espagne, un style belle époque, les rondeurs Victoriennes, le tout encadré par de beau parterres de fleurs. Ce n'est pas compliqué de tomber sous le charme tout en finesse de ces quartiers résidentiels centenaires.



Le quartier Chinois n'est pas en reste en terme d'authenticité, et nous y mangeons comme si nous étions à Pékin, odeurs, saveurs et Mandarin inclus ! Dépaysement garanti. La grande rue du quartier Italien est charmante quoi que moins dépaysante, et nous amène à de beaux points de vue depuis les collines au nord du centre ville. On y decouvre la baie et ses immenses proportions, parsemée d'îles dont la petite mais sinistre Alcatraz avec ses cachots célèbres.

Au loin se dresse le majestueux Golden Gate bridge, que l'on peut rejoindre avec un bus local à 2,25 $. Même s'il est régulièrement vu en image, ce pont reste un monument d'architecture incroyable à approcher. Ses proportions gigantesques dans ce cadre grandiose, ses lignes fluides et sa couleur parfaitement intégrée dans l'environnement le rendent fascinant à contempler. C'est presque la tour Eiffel du pays, tant l'audace de sa construction à l'époque à suscité la controverse, tant son édification a créé un précédent en terme d'ouvrage d'art, tant l'image de la ville est désormais associée à son pont.

Les fameux nuages de la baie de San Francisco arrivent pendant la traversée du pont et nous font rebrousser à mi chemin face au grain qui se prépare. De toute manière la marche sur le pont en lui même n'est pas le plus agréable tant le trafic est intense sur ses voies.



Nous rentrons sous la pluie battante et allons nous réfugier dans notre auberge, La Green Tortoise. D'abord dubitatif, nous sommes convaincus par cet établissement à l'ambiance auberge de jeunesse tout à fait singulier. Un bâtiment gigantesque, des concerts, de la nourriture gratuite en abondance, un personnel nombreux et sympa, le tout dans des dortoirs propre et bien fait de 4 lits. 

Nous partons le lendemain matin, séduit et enchanté de cette balade Californienne. Certes on y retrouve les problèmes classiques de l'Amérique du Nord, mais on y trouve aussi un cachet et une atmosphère unique aux USA qui font de San Francisco l'une des villes favorites du continent.

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